Vincent Clair est passionné par les abeilles. Une passion si forte qu’il a décidé d’embrasser le métier d’apiculteur.
Dans un premier temps il trouve un emploi saisonnier chez un apiculteur de Bourges. « Ce job a duré deux ans (1999-2000). L’avantage est que mon patron m’a donné des responsabilités et j’ai pu prendre quelques initiatives ». Pour Vincent, deux saisons c’est l’idéal. Par contre reste à savoir s’il faut les faire chez un même apiculteur ou deux. Ensuite, « par chance » il entre comme technicien à l’association pour le développement de l’apiculture en région PACA. » J’ai acquis une sacrée expérience car je touchais à tout, je travaillais et me formait en même temps. J’y suis resté 3 ans. En tout je me suis formé pendant 5 ans. Il était donc temps de m’installer ».
Trouver un terrain: dur… dur
La région Rhône-Alpes l’attire » Le climat est parfait pour exercer le métier, la preuve: les apiculteurs du sud de la France installent leurs ruches dans cette région, le foncier est moins cher qu’en PACA ». Reste justement à trouver un terrain est c’est là que l’affaire se corse: » malgré de multiples recherches, l’appui de structures spécialisées comme la SAFER et l’ADASEA, je ne trouvais rien qui correspondait à mes besoins ».
Nous sommes en 2005, notre néo-apiculteur galère mais il décide tout de même de se lancer dans l’aventure. » J’ai cherché et trouvé des agriculteurs qui pouvaient prendre mes ruches, l’extraction du miel se faisant chez des apiculteurs professionnels et le miel était vendu essentiellement en vrac ».
Sa patience trouvera récompense. » En 2006 je trouve un terrain à Pisieu avec une surface correspondant à la surface minimum requise pour s’installer en apiculture: 0,3 hectare. Je vais donc pouvoir toucher les aides classiques telles que la DJA , profiter des prêts bonifiés et construire un bâtiment qui me servira de salle d’extraction, d’espace de stockage du matériel ». Les ruches étant quant à elles disséminées sur des terres agricoles situées dans 5 départements de notre région.
Vincent Clair a lancé son entreprise avec succès. » On peut vivre de l’apiculture à condition d’être bien formé ». Il a décidé d’aider les candidats à l’installation. « Nous sommes en train de mettre en place un groupe régional qui a pour mission de faciliter le parcours de l’installation des futurs apiculteurs, de leur éviter de tomber dans certains pièges… » Il se réjouit également que le lycée agricole de La Côte-St-André ait intégré dans ses cours une formation apiculture.
Déficit d’installations
Malgré les problèmes liés au foncier, à la baisse des surfaces agricoles et boisées, l’apiculture dans notre région et à fortiori dans notre département a un avenir.
« Nous souffrons d’un déficit important d’installations, les départs en retraite de nombreux apiculteurs vont s’accélerer dans les années futures, la demande des consommateurs ne faiblit pas, tout est donc réuni pour que l’installation de futurs apiculteurs soit massive dans les années à venir ».
L’opération que mène le Conseil général en faveur de l’apiculture va dans le bon sens et devrait sensibiliser d’eventuels candidats. « Produire c’est bien mais il faut vendre ». Personnellement, je continue à écouler une partie de ma production en vrac via des grossistes. Je vends également au détail et dernièrement j’ai rejoint l’AMAP de Roussillon. Celle ci a été créée en cours de cette année. J’y trouve mon compte et le consommateur également. Cela me permet d’écouler à coup sûr une partie de ma consommation ».
Vincent Clair est un passionné de son métier, c’est certain, il y croit, y met toute son énergie tout en restant au service des futurs apiculteurs professionnels à qui il recommande
de bien se former car c’est un métier où on a pas le droit à l’erreur, et qui est bien plus difficile que ce que certains pensent »
Pour finir il nous dira que la journée « S’installer en apiculture », organisée par l’ADARA dans le cadre de la quinzaine de l’installation, « est très utile au niveau de l’information qui y est donnée mais également des contacts que chacun peut prendre. »
Et de poser la question: « Ne faudrait-il pas organiser cette rencontre annuellement?