Le 17 mars prochain, le Conseil des ministres décidera d’augmenter ou non le quota laitier européen de 2% pour la campagne 2008/09, en vue d’organiser la transition vers la fin du système des quotas laitiers. La Confédération paysanne, tout comme le gouvernement allemand, semble t-il, est opposée à ce projet.
« A l’issue du groupe de travail sur la gestion des quotas à l’Office de l’élevage le 4 mars, nous nous étonnons du consensus favorable à cette hausse pour la référence nationale. En effet, l’ensemble des représentants de la filière laitière (producteurs et transformateurs), s’étaient prononcés contre ce projet à l’Office le 7 février.
La conjoncture laitière ne peut que nous inviter à une entière prudence. L’augmentation de la collecte française due à une forte hausse des allocations provisoires couplée à la hausse du prix à la production de près de 30 % sur le premier trimestre 2008, entraîne une saturation du marché qui aura des répercussions à la baisse sur le prix payé aux producteurs, à très court terme.
Nous rappelons que l’Europe ne manque pas de lait pour satisfaire sa demande intérieure. La consommation des ménages en équivalents litres de lait est à la baisse.
La mise en avant du grand marché mondial de la part des tenants du dogme libéral ne profite qu’à quelques opérateurs au détriment des producteurs (prix très fluctuants) et des consommateurs. En témoigne la récente « flambée des prix » à la consommation due à l’indexation du prix à la production sur le principal indicateur « marchés exports ».
Il est urgent que les pouvoirs publics mettent en œuvre une réelle souveraineté alimentaire :
– en protégeant l’Union européenne des marchés extérieurs (import et export) qui ne concernent que 7% de la production ;
– en améliorant le système des quotas laitiers.
Pour assurer la stabilité des prix aux consommateurs et aux éleveurs, nous réaffirmons que le prix payé aux producteurs doit être indexé sur l’ensemble des valorisations du lait ».
