La Confédération paysanne, dans un communiqué, s’inscrit en faux contre le projet de loi de modernisation de l’économie (LME ou loi Lagarde): « Sous couvert d’augmenter le pouvoir d’achat des consommateurs, le projet de loi de modernisation de l’économie va diminuer la capacité de négociation du secteur agricole et des PME. Les agriculteurs subissent de plein fouet le rapport de force déséquilibré entre fournisseurs et grande distribution, et sont souvent en situation de vente à perte. Les crises que subissent actuellement les producteurs d’ovins, de porcs, et chaque année les producteurs de fruits et légumes témoignent à l’inverse d’un besoin de légiférer pour protéger les agriculteurs.
La PAC, avec la dérégulation des outils de marchés qu’elle a déjà engendrée, déstabilise suffisamment les marchés. Le projet de loi Lagarde va accentuer l’abus de position dominante des grandes surfaces. Il va éliminer de nombreuses PME de l’agro-alimentaire et paysans qui ne pourront pas s’opposer au rouleau compresseur des 5 centrales d’achat. Enfin une alimentation à bas prix, dont M.E Leclerc prétend vouloir faire bénéficier les consommateurs va accélérer l’approvisionnement en produits agricoles sur le marché mondial et les délocalisations d’industries.
Un prix alimentaire accessible à tous les consommateurs nécessite que l’Etat définisse des règles du jeu qui permettent à la totalité des acteurs d’accéder au marché dans le cadre d’un commerce équitable.
Une nouvelle loi de modernisation est indispensable pour :
– protéger les paysans dans la négociation
– permettre à chacun de vivre à partir de prix rémunérateurs
– répartir la valeur ajoutée entre tous les acteurs
Intensifier la concurrence ne permettra ni un mieux disant social, ni un mieux disant éducatif. Appeler ce projet « loi de modernisation de l’économie » tient de la voyoucratie.