Lutte contre la chrysomèle: une aide à la rotation des cultures

Le traitement de la chrysomèle par épandage aérien de deltamétrine est une question que nous avons souvent abordée dans les colonnes de sillon38. M. Charles de la Verpillière, député UMP de l’Ain, a récemment posé, à l’Assemblée nationale, une question sur ce sujet à Bruno Le Maire, ministre de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche. Nous relayons ici la question et la réponse.

Question de M.Charles de La Verpillière
Cet été la chrysomèle qui est, comme nul ne l’ignore, un parasite du maïs, a été décelée en plusieurs endroits du département de l’Ain. Un traitement par épandage de Deltamétrine a été réalisé par hélicoptère fin août sur le territoire des communes de Léman et Château-Gaillard.

Personne ne conteste la nécessité de lutter contre cet insecte nuisible mais la technique utilisée a suscité de nombreuses craintes et interrogations.
En premier lieu, il y a une grande incertitude, pour ne pas dire une grande inquiétude, quant aux caractéristiques de la Deltamétrine. Quels risques ce produit fait-il courir à la santé humaine, aux animaux, aux eaux de surface et souterraines, à l’environnement en général ?
En deuxième lieu, l’information des élus, des professionnels concernés et des riverains a parfois été jugée insuffisante et tardive.
Enfin, les coûts directs, pour les agriculteurs concernés et indirects par exemple pour les apiculteurs contraints de déplacer leurs ruches, paraissent excessifs et appellent une prise en charge par la puissance publique.
J’en viens donc à me demander si la destruction de la chrysomèle par épandage aérien de Deltamétrine est la bonne solution. Il y a d’autres méthodes préventives et plus respectueuses de l’environnement telles que les traitements au semis et surtout la rotation des cultures.

Dans ce dernier cas, il conviendrait, au moins les premières années, d’aider les agriculteurs à adapter leurs exploitations. Sur tous ces points je vous remercie, monsieur le ministre, d’apporter des précisions et de dire quelles sont les intentions du gouvernement.

Réponse de Bruno Le Maire, ministre de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche
« Monsieur le député Charles de la Verpillière, vous avez tout à fait raison, le chrysomèle du maïs est un véritable fléau pour les cultures dans votre département, comme dans beaucoup d’autres départements en France. Comme vous l’avez indiqué, il y a deux méthodes pour éradiquer ce fléau.
La première est la méthode réactive par utilisation et épandage d’insecticides avec toutes les conséquences que vous avez indiquées, sur lesquelles j’ai demandé au laboratoire d’étude des végétaux de nous remettre des conclusions rapidement car je ne suis pas certain qu’effectivement ce soit la solution la plus adéquat en terme de coût, en terme de respect de l’environnement et en terme d’inquiétude de nos concitoyens à proximité des épandages.

La deuxième méthode est une méthode efficace mais coûteuse. Elle consiste à mettre en place une rotation des cultures sur l’ensemble des départements qui pourraient être touchés. J’ai décidé de débloquer une aide spécifique de l’État de 350 euros à l’hectare pour tous les agriculteurs qui s’engageraient dans la voie de la rotation des cultures.

Et je tiens à féliciter d’ailleurs les associations de cultivateurs qui ont mis en place des dispositifs pour soutenir les agriculteurs obligés de faire cette rotation. Je voudrais profiter de cette question pour vous dire qu’au-delà de la crise du lait que nous avons largement débattue aujourd’hui, c’est toute l’agriculture française qui souffre aujourd’hui.

Et notre objectif ici à tous, sur tous les bancs de cette assemblée, doit être de trouver des réponses structurelles pour permettre à tous les agriculteurs de France de faire face aux aléas climatiques, sanitaires, économiques, de plus en plus nombreux, de plus en plus difficiles, qu’ils ont à affronter dans les mois et dans les années à venir.

Je souhaite que le futur projet de loi de modernisation de l’agriculture et de la pêche apporte aux agriculteurs et aux pêcheurs de France les réponses qu’ils attendent ».

Gilbert

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Revenir en haut de page