Les sports et loisirs équestres vont bon train. Le nombre de leurs adeptes est plutôt à la hausse en dépit de la conjoncture. C’est un secteur d’activité de première importance : la fédération française d’équitation est la troisième fédération de France, derrière le foot et le tennis.
L’Isère confirme la tendance. C’est un département qui se distingue au sein de sa région d’attache, Rhône-Alpes, par le nombre de cavaliers licenciés en centres équestres. En juin 2007, près de 10500 Isérois ont payé leur licence de cavalier, soit environ 1% de la population départementale (la moyenne nationale est de 0,8% de la population). Ce chiffre peut être pratiquement multiplié par deux si l’on considère qu’il y a autant de cavaliers pratiquants non licenciés. On arrive ainsi à un pourcentage de 2% environ de la population.
Les chevaux de selle (sport/loisirs) représentent deux tiers des équidés. Les chevaux de trait et les ânes (la randonnée à dos d’âne rencontre un beau succès) constituent le dernier tiers.
De quoi rassurer la directrice des Ecuries de Crossey, Nathalie Marolleau (ci-contre), qui tient les rênes de ce centre qu’elle a acquis en 2003. Un domaine de quelque 13 ha (location et pleine propriété), à Saint-Etienne-de-Crossey, sur le territoire du Parc Naturel de Chartreuse, la Grande Sure en toile de fond.
A quelques kilomètres de Voiron, le centre est doté de nombreuses infrastructures (écurie de 48 boxes avec douches et selleries privées, deux carrières –dressage et saut d’obstacles- deux manèges- instruction et perfectionnement, des paddocks, un club house).
Sillon38, qui souhaite présenter la filière équine dans toutes ses dimensions et tous ses métiers, a demandé à la directrice si un centre équestre comme celui-ci se gérait comme une entreprise :
« Oui, je gère le Centre comme une entreprise », confie Nathalie Marolleau qui était auparavant dans l’immobilier. « Je suis sans doute la seule dirigeante de centre équestre qui n’a rien à voir avec le milieu du cheval. C’est tout de même la passion du cheval et des enfants qui m’a conduit à m’investir dans cette entreprise, à créer des emplois. Les Ecuries de Crossey, c’est une SARL de 8 salariés (1) qui cherche à équilibrer son budget comme beaucoup d’autres. Un équilibre toujours difficile à atteindre. Je m’y consacre bénévolement et à temps plein. Je me suis accordé un délai de 6 ans pour y parvenir et je vais y arriver. Mais il ne faut pas traîner en route».
La demande de sports et loisirs équestres semble soutenue. Les chiffres le disent, en tout cas. Qu’est-ce qui rend cet équilibre si fragile ?
« C’est un fait que l’effectif des adhérents du Centre est en légère progression –même si notre zone de chalandise est essentiellement le Pays voironnais- mais parallèlement le niveau des charges et des investissements est lui aussi en augmentation. Notre offre de prestations est très large, avec notamment l’organisation de deux concours nationaux en avril, très lourds à gérer. Tellement lourds que sur les deux, nous n’en conservons qu’un cette année».
Vous avez de l’espace. Envisagez-vous d’élargir l’éventail de vos prestations ?
« Oui, il me semble nécessaire de trouver d’autres pôles d’activités pour rentabiliser le foncier. J’ai des projets à moyen terme : la construction de gîtes –j’ai le permis de construire- la création d’une piste de BMX, la création d’une sellerie, l’ouverture d’un restaurant. Une fois l’équilibre atteint, il fallait s’ouvrir des perspectives d’évolution, passer par cette phase de développement ».
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(1) L’effectif des Ecuries du Crossey se compose de : Nathalie Marolleau, directrice, gérante de la SARL, Séverin Sigaud, cavalier de concours, responsable de l’écurie propriétaires, trois monitrices Cécile Fronczak BEES1 depuis 2002, Marie Basile BEES1 diplomée en septembre 2009, Véronique Vatin BEES 1 diplomée depuis 2005, Jessica Borgel , responsable Administration et Communication (monitrice à ses heures, également), Benoit Lourdel, palefrenier, responsable d’écurie, Stanislas Zins, stagiaire CAPA, Laurie Anne Jolivet, élève moniteur.