Le conseil général de l’Isère a organisé un colloque consacré à la construction bois. Voir nos articles mis en ligne sur sillon38.com
Celui ci est complété par un compte rendu que vient de nous faire parvenir Daniel Bonnet, président du groupement des sylviculteurs Vercors- 4 montagnes.
Il faut dire que le Vercors a souvent été cité au cours de ce colloque.
Gestion durable : présentation de Audrey Celary PEFC Rhône-Alpes
Prise de conscience des problèmes environnementaux en 1992 lors du sommet de la terre.
Naissance de PEFC en 1999.
Organisme crée pour répondre aux besoins d’une petite propriété forestière européenne, restant dans des proportions modestes d’adhésion. Son homologue à l’échelle mondiale, le FSC, plus tourné vers le négoce à l’international. Deux entités qui ne doivent pas se concurrencer mais se compléter.
Remarque de Jean Michel ALGEO de la SAMSE, qui revendique être en mesure de fournir en 2011 – 100% de ses bois certifiés – une harmonisation des règles de ces deux organismes, pour une simplification des suivis, serait la bienvenue.
Une charte environnementale sur « le commerce du bois » qui engloberait une certification multiple, reconnue par un organisme officiel, permettrait une diminution du coût du suivi.
Est mis en parallèle la démarche PEFC qui suit la certification depuis la Forêt, l’exploitation, les sciages et la transformation, et FSC qui ne certifie que la première phase opérationnelle.
Constat à ce jour: un manque de certification. En Rhône-Alpes, 70% des communes ont adhéré à la certification alors qu’il n’y a que 16% des propriétaires privés qui l’ont fait… Cela s’explique par le morcellement très important et l’absence même de connaissance de sa propriété (effet successoral) et un revenu toujours en baisse depuis plus de 25 ans. Mobilisons nous !
Soutien et développement d’une Filière Bois local: présentation par Gérard Hanus directeur du PNR de Chartreuse.
Sur un territoire Isérois et Savoyard de 88600 ha, 65% est composé de forêt – 46400 ha – dont 37000 ha sont productifs et permettent une récolte annuelle de 80 000 à 100 000 m3. Subsistent encore 14 scieries de type artisanal qui façonnent 34 000 m3/an – un séchoir opérationnel pour 2000m3. 40 charpentiers. 60% des bois transformés sur place dont 90% destinés à la construction
Regroupement des professionnels dans le Comité Interprofessionnel des Bois de Chartreuse et la démarche A O C en cours de validation
On le voit la culture Bois est une tradition en Chartreuse, mais souffre d’un manque de dessertes – 350 kms seraient nécessaires – La gestion dans son ensemble bénéficie de structures collectives au travers les Plans de Développement de Massif – les Associations Syndicales Autorisées ou Libres.
Les actions du Parc sont dirigées pour favoriser les constructions bois, les plateformes de tri de bois, de stockage de plaquettes Bois Energie.
Les contacts amont – aval sont indissociables et la notion de paysage se retrouve dans des rôles multifonctionnels – environnementaux – sociétaux – économiques. Le Plan d’Aménagement du Territoire a permis d’avoir été choisi pour un Pôle Excellence Rural concernant le Bois Energie.
Dans l’utilisation du bois dans la construction.
Sont présentées 2 types d’entreprises :
Une artisanale: Sur le plateau du Vercors, à Corrençon. John Sauvajon, ébéniste de formation, en 2004, il s’est lancé avec 2 salariés dans la rénovation et l’extension d’un établissement hôtelier familial, en optant pour la construction bois.
L’originalité est le process – intervenir de l’exploitation des bois nécessaires jusqu’à la construction et la réalisation du mobilier – en pratiquant ou maitrisant tous les corps de métiers.
A ce jour, à la tête d’une entreprise de 15 salariés, constituée sous forme de coopérative artisanale, dont l’équipement permet le sciage, le séchage, le traitement des bois. Spécialisé dans la construction de « maisons passives » il se fait fort d’utiliser les bois locaux (réduction de la pollution carbone avec les transports) et de remettre au goût du jour les constructions bois sur le Plateau. Il coopère avec d’autres entreprises locales ; le souhait serait de développer cette coopération et réinstaller une petite filière bois locale qui avait malheureusement disparue.
Une semi-industrielle: Au pied du Vercors, à Varces, l’entreprise SDCC créée en 1981 par Monsieur Mattio se charge d’étudier votre projet, d’en effectuer la fabrication et la mise en œuvre du chantier.
Fondée sur une entreprise de charpente, SDCC peut intervenir pour une simple charpente, la couverture, ou toute la construction en ossature bois. Forte d’une cinquantaine de salariés, dont un important cabinet d’étude, elle y adjoint des partenaires extérieurs pour répondre à des projets de l’ampleur du complexe « quartier de Bonne » à Grenoble. 2000m3 de sciage en sapins, épicéas et douglas ont été nécessaire aux travaux réalisés par l’entreprise. « Accordons nos performances car chaque intervenant est important » tel est la devise de l’équipe qui s’adapte à la demande de ce jour et surtout de demain.
Développer économiquement la filière
Intervention de Pierre Descombes, chargé de la formation professionnelle des métiers du Bois auprès de la Chambre de Commerce de la Drôme.
La nécessité de développer économiquement la filière ne fait aucun doute, sa modernisation dans la durabilité est plus problématique car il y a un maillon faible reconnu : les ETF ou, plus simple, les bûcherons, ils sont moins nombreux, les volumes à exploiter devraient augmenter, face à tous les Plans mis en place, et le matériel a beau être plus performant, cela reste une profession dure où les salaires sont peu attractifs, et ou les risques professionnels ne sont pas à ignorer.
La multifonctionnalité forestière n’est pas du tout intégrée dans notre économie nationale, à contrario de cette prise en compte dans des pays limitrophes.
La forêt privée est considérée à 70% comme bien publique, le « poumon » d’oxygène des populations citadines, l’impact environnemental, la filtration des eaux – l’utilisateur pourrait participer à la consommation de l’eau potable – tous les services sociaux offerts par la forêt, la faune, la flore, la cueillette…
Tous ces services environnementaux pourraient être pris en compte par l’état et contre rétribution, permettre de pouvoir rester compétitifs dans les marchés du bois.
Référence à l’expérience d’un regroupement d’entreprises forestières – le GETEF – qui a chiffré ce « Payement des Services Sociaux Etatisés » 70€/ha. Préservation de l’environnement, l’eau, utilisation d’huile biodégradable… cette prise de conscience permettrait l’enrichissement du patrimoine avec un développement durable ?