La surface agricole de la ferme France en forte diminution

Au moment où le salon de l’agriculture ouvre ses portes, les Safer, sur la base de leur expertise en observation du foncier rural, constatent :
– une diminution du potentiel* agricole de la ferme France, donc une diminution des emplois en agriculture et dans l’agroalimentaire,
– une diminution de la biodiversité par la multiplication des réseaux qui coupent le territoire,
– une dépendance de plus en plus forte de l’Europe vis-à-vis des surfaces agricoles de pays tiers.

Sur les 5 dernières décennies, l’espace agricole français a diminué de 20 % passant de 35 à 28 millions d’hectares. Les pertes se sont opérées de façon quasi irréversible au profit de la ville, du logement, des infrastructures à hauteur de 2,5 millions d’hectares. Et de manière réversible, 4,5 millions d’hectares sont devenus forestiers.

Le nombre d’exploitations a été divisé par 4, passant de 2 millions à moins de 500 000 (490 000 en 2010) et la taille moyenne des exploitations est passée de 15 à 55 hectares (multiplié par 3,7). La part de la population active agricole a été divisée par 10, soit moins de 3 % de la population active totale.

D’après l’enquête Teruti-Lucas du Ministère de l’agriculture, en moyenne annuelle, entre 2006 et 2010, ce sont 78 000 hectares qui ont été urbanisés tous les ans. C’est-à-dire plus de 300 000 hectares en 4 ans, soit l’équivalent de la surface agricole moyenne d’un département.

Sur le rythme de 2006 à 2010, l’extension urbaine consommerait de l’ordre de 11 % de la SAU française d’ici 2050, soit plus de 15 % du potentiel* agricole de la ferme France en 4 décennies.

Plusieurs raisons :
– la dédensification des centres urbains et l’augmentation du réseau routier,
– l’augmentation du nombre des ménages, du nombre d’habitants, l’allongement de la durée de la vie, etc…
– le développement des zones commerciales, artisanales, industrielles, de logistique.

Pourquoi protéger les espaces agricoles et forestiers ?
Les surfaces agricoles et forestières avec les zones humides et certains autres milieux naturels sont indispensables pour notre nourriture, en quantité limitée en France, en Europe et sur la planète. Elles sont également non substituables.
L’Europe est en manque d’espace agricole et, en 2008, a importé l’équivalent de la production de 35 millions d’hectares.
Nous avons besoin de biomasse, biomasse alimentaire et pour des besoins de biomolécules, biomatériaux et bioénergie pour limiter les émissions de gaz à effet de serre…
La préservation des espaces agricoles et forestiers ne fait plus débat. Des décisions politiques doivent être prises.

A noter qu’au niveau de l’Isère, le président nouvellement élu à la chambre d’agriculture, Jean Claude Darlet, a fait du foncier une priorité majeure.

* mesuré par la réserve en eau des sols

Gilbert

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