Le Refuge de l’Aigle porte le Bois des Alpes au sommet..

Le refuge de l’Aigle tient une place toute particulière dans l’histoire de l’alpinisme. Il est l’un des plus anciens refuges construit  par le Club Alpin Français. Il date de 1910!

Situé sur le massif de la Grave, perché sur le pic de l’Aigle, il permettait d’accueillir 18 personnes, dans un volume unique, « à l’ancienne ». Cette cabane centenaire était devenue vulnérable, notamment face aux risques d’incendie et sa capacité d’accueil inadaptée à la fréquentation croissante en pleine saison. Il fallait la rénover et l’agrandir.

Tout mythe suscite passion et débat

Il a fallu 10 ans aux parties prenantes pour trouver un consensus autour de la transition entre ancien et nouveau refuge. « Nous avons dû imaginer des solutions pour garder la mémoire et être à la pointe comme bâtiment énergétique. C’est un travail commun. Il fallait conserver un volume unique sur le modèle antique où on mange, où on dort. Nous avons dû être inventifs pour respecter la sécurité, les règles d’hygiène et que cela reste un refuge. Merci à l’Etat, aux collectivités territoriales qui ont participé financièrement. C’est un outil qui favorise l’alpinisme dans la société d’aujourd’hui.

C’est un exemple qui montre que l’innovation n’est possible que si tous les acteurs convergent, c’est un exemple qui montre que les innovations technologiques peuvent être en bois et notamment en Bois des Alpes. » précisait Georges Elzière, président de la fédération Française des Clubs Alpins et de Montagne lors du Mountain Planet.

Une réalisation bois exemplaire

La FFCAM a fait le choix du bois construction, certifié en provenance du massif alpin, avec une structure en panneaux bois contrecollé et croisé à 7 plis pour l’enveloppe extérieur. Trois faces du refuge seront recouvertes d’aluminium en teinte ardoise. La quatrième face sera en mélèze certifié. Les volumes ont été respectés, les bat-flanc historiques ont été conservés et rehaussés pour un troisième niveau de couchage, les vieilles ferrures remises à neuf.

Les panneaux intérieurs sont en épicéa, 5 plis. Seul le volume pour le gardien à l’arrière est venu compléter le volume initial, avec une douche alimentée par l’eau du névé en contre bas. La toiture sera équipée de panneaux thermiques pour l’eau chaude et de panneaux photovoltaïques pour l’énergie. Il se dégage de l’intérieur une ambiance apaisée, saine, propice aux échanges, avec une coursive, des filets, échelles, cordes sur le haut à la manière d’un sous-marin…en bois !

Un partenariat consolidé pour les refuges

De tout temps, le bois a marqué l’histoire des refuges de montagne et ancré leur caractère. Avec le refuge du Goûter, la Fédération Française des Clubs Alpins et de Montagne a ouvert une voie en faisant le choix du matériau bois de construction pour répondre techniquement aux conditions extrêmes de la haute montagne.

Avec le refuge de l’Aigle, elle renforce son engagement en signant une convention de partenariat avec Bois des Alpes pour l’utilisation du bois alpin certifié pour la construction et rénovation de ses refuges dans les Alpes. Les performances du Bois des Alpes (meilleur bilan carbone, plus faible énergie grise) constituent ainsi, dans un contexte de conditions extrêmes, une vitrine technique incontestable.

De nouveaux horizons pour Bois des Alpes

La fourniture du Bois des Alpes pour cette construction a été un vrai challenge pour la filière bois.

L’offre de panneaux de bois lamellé-croisé en bois alpin n’existait pas. Il a fallu sécher, trier et classer le bois, puis développer exceptionnellement un partenariat avec la société autrichienne Lignatec (KLH) pour faire aboutir l’industrialisation du Bois des Alpes. Une grande première pour la filière !

L’enseignement de cette expérience ouvre des perspectives pour Bois des Alpes qui a prouvé par la forte implication de son réseau d’entreprises et la qualité de ses bois, sa capacité à faire avancer la certification vers des marchés de plus grande envergure.

Avant de s’envoler vers les sommets, le refuge de l’Aigle a fait une halte à Alpexpo, lors du salon Mountain Planet, pour un montage à blanc exceptionnel de sa structure.

Reportage Charlotte Reynier-Poête

Cliquer sue les photos pour les agrandir…

Gilbert

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